Quel avion choisir
lorsqu'on débute dans la discipline ?


Lorsque l'on assiste à un meeting de modélisme aérien, on est envouté par la beauté des modèles, par leur finesse, par l'habileté du pilote qui fait évoluer son avion avec tant de grâce et de talent dans l'infiniment bleu du ciel.
C'est souvent à ce moment précis que les yeux écarquillés et la tête dans les nuages on se dit pourquoi pas moi?
Embrasser la discipline est souvent un rève d'enfant qui un jour souhaite se concrétiser, on decide alors de franchir le pas.

C'est alors que les problèmes se posent, on se demande quelle est la meilleure approche de la discipline, on est tenaillé entre esthétisme de l'appareil et efficacité pour débuter.
S'ajoute à cela que tout corps lancé dans les airs à une facheuse tendance à retomber à un moment ou à un autre et compte tenu des coûts et des efforts engagés, il est préférable que ce retour s'effectue dans les meilleures conditions.

Sacré Isaac, tu en auras fait couler des litres de colle.

Pour passer ce cap difficile et périlleux de l'apprentissage, l'aéromodéliste a le choix.

L'ampleur ce choix est souvent à l'origine d'un mauvais choix, va-t'on choisir un modèle thermique tout bois, va-t'on opter pour un planeur ???
Le pire des choix est sans doute le choix coup de coeur, on optera pour un très bel avion (warbird ou accro genre Cap) mais les propriétés de vol de ces appareils ne sont pas adaptées au débutant.

Un modèle thermique coûte cher et supporte rarement les descentes vertigineuses au sol sans envoyer une cuisante facture à notre ami Isaac, c'est le prix à payer pour une structure en bois.

Un planeur est idéal pour un débutant, mais il a un défaut de taille, il n'a pas droit à une seconde chance en cas d'atterrissage manqué.
Il faudrait pourvoir disposer d'un modèle supportant bien les mauvais traitements, pas pervers dans sa façon de voler, pas trop rapide pour pouvoir réagir à temps et qui en plus permette de repartir en cas de problème.
Ah j'oubliais, il faudrait qu'il puisse être réparé facilement, rapidement et sans engager de grosses dépenses.

Vous avez ça Docteur ???
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Fort heureusement pour les mulots qui craignaient les chutes d'avion, les modèles existent, bien qu'à la première expertise leurs aspects ne soient pas particulièrement engageants, ils allient toutes ces qualités, ils permettent de s'affranchir des hésitations du début et ils ont de très bonnes caractéristiques de vol.
Il s'agit de modèles en ELAPOR un matériau en mousse expansée qui ressemble très fort à de la frigolite.
Le matériau est bien plus résistant que la simple frigolite et il supporte très bien de gros bobos, se recolle facilement à la colle cyanoacrylate, est doué de la mémoire de forme qui permet de récupérer facilement des coups à l'aide d'eau bouillante et est très léger.

Les modèles ELAPOR se déclinent dans toutes les familles d'avions, les planeurs ((*)2 ou 3 axes), les avions à ailes hautes, les avions à ailes basses et les rétro propulsés genre jet.
(*) deux axes signifie la commande sur direction et la profondeur, 3 axes on ajoute les ailerons
Ma préférence incontestée et celle de nombreux membres va pour l'easy glider de Multiplex, il est relativement docile et permet d'appréhender le pilotage 3 axes avec plus de facilité,
Il permet en outre d'être facilement modifiable pour y installer un moteur plus puissant,
voir une caméra pour les prises de vue aériennes, l'easy glider est véritablement un must pour l'apprentissage et la détente.

En version 2 axes, l'Easy star est excellent, il se ramasse des gamelles époustouflantes sans trop broncher, malheureusement si on débute avec ce genre de modèle, il faudra réapprendre le pilotage 3 axes avant de passer à un modèle un peu plus sophistiqué.
Une fois la commande de ce genre d'avion maîtrisée, l'amateur pourra passer à un modèle plus véloce à aile haute, équipé d'un moteur électrique ou thermique
avant de s'essayer à un modèle plus fougueux à aile basse, la progression correcte veut que l'on passe d'abord par un modèle à aile haute avec du dièdre car ces modèles réagissent de manière plus stable et ont une meilleure tendance à s'auto stabiliser.
Combien ça coûte ?
Il faut d'abord compter l'affiliation à un club d'aéro modélisme car faire voler les modèles sur des terrains autres que ceux autorisés est interdit, cela va de 50 à une centaine d'euros par an y compris les 20 euros pour l'affiliation à l'AAM. Avec cette participation votre club vous propose une infrastructure de qualité pour la pratique de l'aéromodélisme, un support logistique important et une assurance couvrant les dégats éventuels que vous causeriez à des tiers.
Après cela il faut compter le matériel nécessaire à la pratique, certains constructeurs proposent des packages reprenant radio et modèle, toute fois même si ces packages sont de qualité, ils ne sont pas toujours adaptés aux débutants.

Il faut une radio (émetteur) à 4 voies minimum, le récepteur, les quartz (35Mhz) et les accus.
Les grandes marques comme Futaba, Graupner, ou encore Multiplex ont en la matière une longue expérience et font du matériel de qualité avec une gamme très étendue.

Il existe des ensembles émetteur récepteur et servos de bonne qualité en entrée de gamme pour 150€.
Il faut ajouter les accus pour l'émetteur, les prix seront fonction de la qualité et de la charge accumulée.
Il faut un avion, si nous optons pour l'Easy glider de Multiplex, il existe un kit à +-180€ comprenant la motorisation, le variateur de vitesse électronique et les 4 servos nécessaires à son pilotage.

Le prix de l'accu de propulsion dépendra de la technologie de l'accu en moyenne 85€ pour un accu lipo, le prix est moindre pour un accu en technologie NIMH mais les performances sont elles aussi moindres.
Attention DANGER Il est indispensable d'avoir un chargeur spécial pour les accus de type lipo
Si ils ne sont pas correctement utilisés leur usage peut être dangereux
Attention DANGER
On arrive à un montant compris entre 400 et 500€ dans lequel le prix de l'avion proprement dit représente environ 30%, le matériel tel que la radio, les accus, le chargeur etc peuvent sans problème migrer vers un autre modèle, ce qui allège le montant engagé pour le modèle suivant.
Il est vrai que ce n'est pas donné, mais les technologies en jeu sont très pointues (miniaturisation, hight tech, qualité de montage), pour un même ensemble, les prix peuvent varier du simple au double, c'est comme dans la vie de tous les jours, il faut simplement savoir raison garder.
Un accessoire utile à un point qu'il en devient indispensable et que l'on a tendance à oublier.
Une paire de lunette solaire, optez pour une monture enveloppante à indice de correction UV 4 (comme pour la montagne), elles accentuent les contrastes, permettent de passer devant le soleil sans perdre le modèle de vue. Attendez les soldes d'hivers dans votre magasin de sport favorit.
Casse-t'on souvent ?
Si Icare avait été inscrit dans un club d'aéromodélisme, la double commande lui aurait empèché de voler trop haut, le moniteur l'aurait ramené à une altitude convenable !
On peut dire que lorsqu'on débute, une aide est indispensable, car il faut maîtriser correctement les changements de cap quand l'avion s'en vient ou s'en va, il faut correctement apprécier la vitesse et pouvoir évaluer l'altitude pour les atterrissages, là la double commande ou la proximité d'un instructeur est très utile. Fort heureusement lorsque le modèle de début est correctement choisi les inévitables chutes ou atterrissages sauvages sont bien encaissées par le modèle et s'il y a de la casse, elle se répare assez vite et assez bien.